domingo, 27 de abril de 2008
Cien mil millones de poemas de Queneau
Cent mille milliards de poèmes, de Raymond Queneau (París, Gallimard, 1961) es el libro de los poemas posibles. Queneau tomó como punto de partida un soneto. Hay 140 versos, cortados en tiras, y el lector puede combinarlos casi infinitamente.
El libro puede leerse de modo convencional, como un conjunto de diez páginas, pero como cada una de ellas está dividida en catorce tiras horizontales, una por verso, el lector también puede combinar cada franja (verso) de cada soneto con los versos de los demás, el número total de combinaciones posibles es diez elevado a 14 (100.000.000.000.000), lectura asegurada para diez vidas.
Las 140 lineas
Le roi de la Pampa retourne sa chemise
Lorsque tout est fini lorsque l’on agonise
Le cheval Parthénon s’énerve sur sa frise
Le vieux marin breton de tabac prit sa prise
C’était à cinq o’clock que sortait la marquise
Du jeune avantageux la nymphe était éprise
Il se penche il voudrait attraper sa valise
Quand l’un avec l’autre aussitôt sympathise
Lorsqu’un jour exalté l’aède prosaïque
Le marbre pour l’acide est une friandise
Pour la mettre à sécher aux cornes des taureaux
Lorsque le marbrier astique nos tombeaux
Depuis que lord Elgin négligea ses naseaux
Pour de fin fond du nez exciter les arceaux
Pour consommer un thé puis des petits gâteaux
Snob un peu sur les bords des bords fondamentaux
Que convoitait c’est sûr une horde d’escrocs
Se faire il pourrait bien que ce soit des jumeaux
Pour déplaire au profane aussi bien qu’aux idiots
D’aucuns par dessus tout prisent les escargots
Le cornedbeef en boîte empeste la remise
Des êtres indécis vous parlent sans franchise
Le Turc de ce temps-là pataugeait dans sa crise
Sur l’antique bahut il choisit sa cerise
Le chauffeur indigène attendait dans la brise
Une toge il portait qui n’était pas de mise
Il se penche et alors à sa grande surprise
La découverte alors voilà qui traumatise
La critique lucide aperçoit ce qu’il vise
Sur la place un forain de feu se gargarise
Et fermentent de même les cuirs et les peaux
Et tout vient signifier la fin des haricots
Il chantait tout de même oui mais il chantait faux
Il n’avait droit qu’à une et le jour des Rameaux
Elle soufflait bien par dessus les côteaux
Des narcisses on cueille ou bien on est des veaux
Il ne trouve aussi sec qu’un sac de vieux fayots
On espère toujours être de vrais normaux
Il donne à la tribu des cris aux sens nouveaux
Qui sait si le requin boulotte les turbots ?
Je me souviens encor de cette heure exquise
On vous fait devenir une orde de marchandise
Le cheval Parthénon frissonnait sous la bise
Souvenez-vous mes amis de ces îles de Frise
On était bien surpris par cette plaine grise
Quand on prend des photos de cette tour de Pise
Il déplore il déplore une telle mainmise
Et pourtant c’était lui le frère de feintise
L’un et l’autre a raison non la foule insoumise
Du voisin le Papou suce l’apophyse
Les gauchos dans la plaine agitaient leurs drapeaux
On prépare la route aux pensers sépulcraux
Du client londonien où s’ébattent les beaux
Où venaient par milliers s’échouer les harenceaux
Quand se carbonisait la fureur des châteaux
D’où Galilée jadis jeta ses petits pots
Qui se plaît à flouer de pauvres provinciaux
Qui clochard devenait jetait ses oripeaux
Le vulgaire s’entête à vouloir des vers beaux
Que n’a pas dévoré la horde des mulots ?
Nous avions aussi froids que nus sur la banquise
De la mort on vous greffe une orde bâtardise
Il grelottait le pauvre aux bords de la Tamise
Nous regrettions un peu ce tas de marchandise
Un audacieux baron empoche toute accise
D’une étrusque inscription la pierre était incise
Aller à la grande ville est bien une entreprise
Un frère même bas est la part indécise
L’un et l’autre ont raison non la foule imprécise
Le gourmet en salade avale la cytise
Lorsque pour y distraire y plantions nos tréteaux
La mite a grignoté tissus, os et rideaux
Quand les grêlons gin mars mitraillent les bateaux
Lorsqu’on voyait au loin flamber les arbrisseaux
Lorsque vient le pompier avec ces grandes eaux
Les Grecs et les Romains en vain cherchent leurs mots
Elle effraie le Berry comme les Morvandiaux
Que les parents féconds offrent aux purs berceaux
A tous n’est pas donné d’aimer le chocs verbaux
L’enfant put aux yeux bleus aimer le berlingot
Du pôle à Rosario fait une belle trotte
Le brave a beau crier ah cré non saperlotte
La Grèce de Platon à coup sûr n’est point sotte
On sèche le poisson dorade ou molve lotte
Du Gange au Malabar le lord anglais zozotte
L’esprit souffle et resouffle au-dessous de la botte
Devant la boue urbaine on retrousse sa cotte
Le généalogiste observe leur bouillotte
Le poète inspiré n’estpoint polyglotte
Le loup est amateur de coq et de cocotte
Aventures on eut qui s’y pique s’y frotte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte
On comptait les esprits acérés à la hotte
On sale le requin on fume à l’échalotte
Comme à Chandernagor le manant sent la crotte
Le touriste à Florence ignoble charibotte
On gifle le marmot qui plonge sa menotte
Gratter le parchemin deviendra sa marotte
Une langue suffit pour emplir sa cagnotte
Le chat fait un festin de têtes de linotte
Lorsqu’on boit du maté l’on devient argentin
Les croque-morts sont là pour se mettre au turbin
Lorsque Socrate mort passait pour un lutin
Lorsqu’on revient au port en essuyant un grain
Le colonel s’éponge un blason dans la main
L’autocar écrabouille un peu l’esprit latin
Lorsqu’il voit la gadoue il cherche le purin
Il voudra retrouver le germe adultérin
Même s’il prend son sel au celte c’est son bien
Le chemin vicinal se nourrit de crottin
L’Amérique du Sud séduit les équivoques
Cela considérant ô lecteur tu suffoques
Sa sculpture est illustre et dans le fond des coques
Enfin on vend le tout homards et salicoques
Ne fallait pas si loin agiter les breloques
Les transports transalpins sont-ils biunivoques ?
On regrette à la fin les agrestes bicoques
Frère je te comprends si parfois tu débloques
Barde que tu me plais toujours tu soliloques
On a bu du pinard à toutes les époques
Exaltent l’espagnol les oreilles baroques
Comptant tes abattis lecteur tu te disloques
On transporte et le marbre et débris et défroques
On s’excuse il n’y a ni baleines ni phoques
Les Indes ont assez sans ça de pendeloques
Les banquiers d’Avignon changent-ils les baïques
On mettait sans façon les plus infectes loques
Frère je t’absoudrai si tu m’emberlucoques
Tu me stupéfies plus que tous les ventriloques
Grignoter des bretzels distrait bien les colloques
Si la cloche se tait et ton terlintintin
Toute chose pourtant doit avoir une fin
Si l’Europe le veut l’Europe ou son destin
Le mammifère est roi nous sommes son cousin
L’écu de vair ou d’or ne dure qu’un matin
Le Beaune et le Chianti sont-ils le même vin ?
Mais on n’aurait pas vu le Métropolitain
La gémellité accuse son destin
Le métromane à force incarne le devin
Mais rien de vaut grillé le morceau de boudin
OuLiPo (acrónimo de «Ouvroir de littérature potentielle», en castellano «Taller de literatura potencial») es un grupo de experimentación literaria creado en 1960 por el escritor Raymond Queneau y el matemático François Le Lionnais.
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