/ El establo de Pegaso: Le chien de Léo Ferré

jueves, 25 de septiembre de 2008

Le chien de Léo Ferré

Llueve, y lo que queda de la tarde se pone cuesta arriba, hay días tan tontos que no sintonizas con nada y acabas escuchando a Léo Ferré. Todo empezó con La mémoire et la mer (la memoria y la mar) y siguió con Avec le temps (con el tiempo), después me pusé a buscar en Internet y de la música pasé a la palabra pura y dura. ¡Nunca dejará de maravillarme lo buen rapsoda que era este hombre!. Escuché varias veces el poema Le chien, intentando entender todo su significado, primero con el texto en francés, después con una traducción que saqué de una web. Pero lo de traductor traidor es en este caso una gran verdad. Referencias muy personales, una imagen tras otra… y con todo, ¡que claridad!. Este video pertenece a un recital en el Teatro de los Champs Elysées, en el año 1984.




A mis pájaros chillando en pie
burlados bajo los picos de la noche
con su rizo de taladro
y su manga florecida de agujeros
A mis compañeros de pan duro
a mis camaradas del entre beso
a aquellos que agrietaban la camisa
con la escarcha de los Pernods de medianoche
A la Araña la tela al viento
A Bistec barón de la langosta
y su técnica de caviar
que se asemejaba a la del arenque
a Pico de Azur del vino efectivo
que anidaba al lado de Sancerre
sobre las MEDIANOCHE a medio vaso
en un café de sus clientes

A los especialistas de lo oscuro
que se socavaban de corrientes de aire
y que creían un steamer
la compañía Blondit & Clowns
A las averías en la lengua que al paso
en pleno invierno comían nísperos
a aquellos que por dos centavos de trébol
conseguían un Craven A

A aquéllos les dejo la flor
de mi desesperación
ahora que estoy adornado
y que voy al peluquero
pobre tipo mi pobre Pierrot
mira la luna que te acusa
esta Americana soplona
que han vaciado tu flauta

Te han pelado como a una oveja
con una tijeras exageradas
progresivamente pretenciosas
tu balido mientras marchaba la canción
y tu no compras más que viento
aunque la noche venga
y tiene tu yegua en la calle
que relincha tocándote el cláxon

El derecho, la ley, la fe y tú
y una esponja de vino seguro
tu Beaujolais que sirve de muro
el chimpancé de Ferré que hace el techo
¿y si de verdad Dios existiese?
como decía Bakunin
aquel camarada vitamina
más valdría deshacerse de él

Arrastras tu cocodrilo arrugado
cincuenta años a tus espaldas
y tus perros que muerden dentro
el potaje de la amistad
un poeta siente los pies
uno no lava la poesía
eso se defenestra y se grita
a las personas perdidas de las palabras FESTIVAS

Palabras, sí, palabras como el Nuevo Mundo
palabras venidas del lado clave de la orilla
palabras tranquilas como un perro que duerme
palabras cargadas de labios constelados en el diccionario de
constelaciones de palabras
y este es el Gorro Negro que pondremos sobre el vocabulario
haremos un seminario particular con gramáticos
particulares también
y encargados de ponerle pelucas a la viejas putas
literatónomas
IMPORTA QUE LA PALABRA AMOR sea llenada de misterio y no
de tabú, de pecado, de virtud, de carnaval romano de trapos cosidos
en lo licencioso
y en el objeto de lo policial vidente o voyerista
pondremos largas cabelleras a los sacerdotes de la calle para
enseñarles a llamarse desde ahora señor abad Rita Hayworth
señor abad BB fricotí fricotá y haremos plegarias inversas
y lanzaremos a la cabeza de las personas palabras
SIN CALZON
SIN TAPARRABOS
sin nada que pueda cuestionar jamás

la vieja, la muy vieja y muy anciana y anticuada pelea del
que dirán
y hago mis cochinadas al menos en toda quietud bajo
pretexto que me han bendecido
que he firmado frente a los dos alcaldes de mis dos alcaldías
DADO QUE ESOS CHICOS ESTAN TOTALMENTE SOLOS EN LAS
CALLES
YSE INVENTAN LA VERDADERA GALAXIA DEL AMOR
INSTANTÁNEO
dado que esos chicos en la calle se aman y se amarán
dado que esto es innegable
dado que eso es evidente y eterno
HABLO PARA DENTRO DE DIEZ SIGLOS y tomo la fecha
me pueden internar en un sanatorio
pueden reirse en mis narices, dependiendo con qué risa
YO PROVOCO AL AMOR Y A LA INSURRECCIÓN
Sí, soy un inmenso provocador
vos lo dije
Las armas y las palabras son parecidas
matan parecido
es necesario matar la inteligencia de las palabras antiguas
con palabras relativas, curvas, como gustes

HAY QUE MANDAR A EUCLIDES EN UN TACHO

métanlo bien en la curvatura
donde se rallan sus trucos y teoremas
vuestras democracias donde no es cuestión de subir al hotel con
una chica
si ella no les está pagada por la jurispudencia
es así Señores de la Romanza
nosotros queremos un lenguaje al cual sólo obstaculizarán
la nada
SOMOS PERROS y los perros cuando sienten la
compañía
se molestan y se les hace indiferente la paz
queremos la Paz de los Perros
somos perros de "buena voluntad"
Y no tenemos nada contra el hecho de que dejen venir con nosotros
a ciertas perras
ya que están hechas para eso y para nosotros

Gritaremos con armas en la lengua
armas blancas y negras como palabras blancas y negras
NEGRAS COMO EL TERROR QUE USTEDES ASUMIRAN
BLANCAS COMO LA VIRGINIDAD QUE ASUMIMOS
SOMOS PERROS y los perros cuando sienten la
compañía
se molestan, se desencolerizan
y ponen su hueso como uno pone su cigarro cuando se tiene algo
urgente por hacer
igual y de preferencia si la urgencia contiene la idea de burlarse de ustedes
en su cara
Yo no escribo como De Gaulle o como Perse!
YO PROVOCO y LADRO como un perro
SOY UN PERRO

À mes oiseaux piaillant debout
Chinés sous les becs de la nuit
Avec
leur crêpe de coutil
Et leur fourreau fleuri de trous
À mes compaings du pain rassis
À mes frangins de l'entre bise
À ceux qui gerçaient leur chemise
Au givre des pernods-minuit

A l'Araignée la toile au vent
A Biftec baron du homard
Et sa technique du caviar
Qui ressemblait à du hareng
A Bec d'Azur du pif comptant
Qui créchait côté de Sancerre
Sur les MIDNIGHT à moitié verre
Chez un bistre de ses clients

Aux spécialistes d'la scoumoune
Qui se sapaient de courants d'air
Et qui prenaient pour un steamer
La compagnie Blondit and Clowns
Aux pannes qui la langue au pas
En plein hiver mangeaient des nèfles
A ceux pour qui deux sous de trèfle
Ça valait une Craven A

A ceux-là je laisse la fleur
De
mon désespoir en allé
Maintenant que je suis paré
Et que je vais chez le coiffeur
Pauvre mec mon pauvre Pierrot
Vois la lune qui te cafarde
Cette Américaine moucharde
Qu'ils ont vidée de ton pipeau

Ils t'ont pelé comme un mouton
Avec un ciseau à surtaxe
Progressivement contumax
Tu bêle à tout va la chanson
Et
tu n'achètes plus que du vent
Encore que la nuit venue
Y a ta cavale dans la rue
Qui
hennnit en te klaxonnant

Le Droit la Loi la Foi et Toi
Et une éponge de vin sur
Ton Beaujolais qui fait le mur
Et ta Pépée qui fait le toit
Et si vraiment Dieu existait
Comme le disait Bakounine
Ce Camarade Vitamine
Il faudrait s'en débarrasser

Tu traînes ton croco ridé
Cinquante berges dans les flancs
Et tes chiens qui mordent dedans
Le pot-au-rif de l'amitié
Un poète ça sent des pieds
On lave pas la poésie
Ça se défenestre et ça crie
Aux gens perdus des mots FERIES

Des mots oui des mots comme le Nouveau Monde
Des mots venus de l'autre côté clé la rive
Des
mots tranquilles comme mon chien qui dort
Des mots chargés des lèvres constellées dans le dictionnaire des
constellations de mots
Et c'est le Bonnet Noir que nous mettrons sur le vocabulaire
Nous ferons un séminaire, particulier avec des grammairiens
particuliers aussi
Et chargés de mettre des perruques aux vieilles pouffiasses
Littéromanes

IL IMPORTE QUE LE MOT AMOUR soit rempli de mystère et non
de tabou, de péché, de vertu, de carnaval romain des draps cousus
dans le salace
Et dans l'objet de la policière voyance ou voyeurie
Nous mettrons de longs cheveux aux prêtres de la rue pour leur
apprendre à s'appeler dès lors monsieur l'abbé Rita Hayworth
monsieur l'abbé BB fricoti fricota et nous ferons des prières inversées
Et nous lancerons à la tête des gens des mots
SANS CULOTTE
SANS BANDE A CUL
Sans rien qui puisse jamais remettre en question
La vieille la très vieille et très ancienne et démodée querelle du
qu'en diront-ils
Et du je fais quand même mes cochoncetés en toute quiétude sous
prétexte qu'on m'a béni
Que j'ai signé chez monsieur le maire de mes deux mairies
ALORS QUE CES ENFANTS SONT TOUT SEULS DANS LES
RUES
ET S'INVENTENT LA VRAIE GALAXIE DE L'AMOUR
INSTANTANE
Alors que ces enfants dans la rue s'aiment et s'aimeront
Alors que cela est indéniable
Alors que cela est de toute évidence et de toute éternité
JE PARLE POUR DANS DIX SIECLES et je prends date
On peut me mettre en cabane
On peut me rire au nez ça dépend de quel rire
JE PROVOQUE-À L'AMOUR ET À L'INSURRECTION
YES! I AM UN IMMENSE PROVOCATEUR
Je vous l'ai dit

Des armes et des mots c'est pareil
Ça tue pareil
II faut tuer l'intelligence des mots anciens
Avec des mots tout relatifs, courbes, comme tu voudras

IL FAUT METTRE EUCLIDE DANS UNE POUBELLE

Mettez-vous le bien dans la courbure
C'est
râpé vos trucs et manigances
Vos démocraties où il n'est pas question de monter à l'hôtel avec
une fille
Si elle ne vous est pas collée par la jurisprudence
C'est
râpé Messieurs de la Romance
Nous
, nous sommes pour un langage auquel vous n'entravez que
couic
NOUS SOMMES DES CHIENS et les chiens, quand ils sentent la
compagnie,
Ils se dérangent et on leur fout la paix
Nous
voulons la Paix des Chiens
Nous sommes des chiens de " bonne volonté "
El nous ne sommes pas contre le fait qu'on laisse venir à nous
certaines chiennes
Puisqu'elles sont faites pour ça et pour nous

Nous aboyons avec des armes dans la gueule
Des
armes blanches et noires comme des mots noirs et blancs
NOIRS COMME LA TERREUR QUE VOUS ASSUMEREZ
BLANCS COMME LA VIRGINITÉ QUE NOUS ASSUMONS
NOUS SOMMES DES CHIENS et les chiens, quand ils sentent la
compagnie,
II se dérangent, ils se décolliérisent
Et posent leur os comme on pose sa cigarette quand on a quelque
chose d'urgent à faire

Même et de préférence si l'urgence contient l'idée de vous foutre
sur la margoulette
Je
n'écris pas comme de Gaulle ou comme Perse
JE CAUSE et je GUEULE comme un chien

JE SUIS UN CHIEN



Blogalaxia Tags ,
Technorati Tags ,

No hay comentarios: